mercredi 29 février 2012

Ce que j'ai ressenti en ce court instant, je pourrais jurer que c'était de l'amour, mais de lui n'émanait que du désir.




Alexis et moi avons passé une soirée agréable ensemble: restaurant, promenade et un certain temps à s'embrasser dans sa voiture.

Il a proposé de passer me prendre, je lui ai donné rdv près de chez moi donc j'étais prudemment distante (après tout, nous ne sommes libres ni lui ni moi). Quand je l'ai vu, je l'ai trouvé banal, pas du tout attirant; ça m'a fait plaisir, je me suis dit que peut être je n'étais pas encore accro et que je pourrais me satisfaire d'une relation creuse mais, hélas, cette impression n'a pas duré.

Au restaurant, on a un peu discuté mais pas de choses sérieuses. Je suis un peu responsable de ça parce qu'au moment où il a abordé un sujet personnel, j'ai éludé. Je m'en veux. J'avais envie de discuter avec lui mais je n'ai pas assumé.
Il m'a demandé quand est ce que je l'avais remarqué et il m'a dit que lui m'avait remarqué depuis longtemps mais que je semblais distante.
On a aussi parlé du boulot, des collègues et puis de littérature.

Ensuite, nous sommes allés marcher dans la ville, par ce froid et à cette heure, c'était désert donc il y avait peu de risques d'être vus.
Pendant qu'on marchait, on blaguait sur l'éventualité qu'il n'ait plus de voiture et qu'il doive venir au boulot en vélo (il habite un département voisin). Il a commencé à me dire qu'il devrait alors trouver quelqu'un pour l'héberger la semaine, qu'il ne prenait pas beaucoup de place, qu'il ne ronflait pas, qu'il s'occupait des plantes, ce genre de bêtises. Bien sûr, le ton était un peu blagueur mais pas trop et il insistait beaucoup. J'ai fait comme si c'était une bonne blague et j'ai regardé ailleurs tout le long. Je crois que ce salaud se ferait bien un délire du genre : une femme la semaine, une autre le weekend. J'ai l'air si stupide?

Bref il faisait très très froid, il y avait du brouillard, on a rejoint la voiture.
On s'est embrassés pendant un long moment, ses caresses étaient insistantes. Je crois qu'il espérait que je lui propose de venir chez moi; ce qui ne serait pas arrivé même si mon mari n'était pas là.


Si j'étais moins lucide, je pourrais classer ça comme une bonne soirée mais j'ai lu en lui comme dans un livre et à part du désir, il n'y avait rien. En plus, ce con doit s'imaginer que je lui suis acquise parce qu'il ne m'a envoyé aucun message après la soirée, pas un seul mot. Je ne pensais même pas que c'était possible. Je me sens utilisée, minable et stupide.

C'était une affreuse agréable soirée. Je veux dire que j'ai passé un bon moment mais qu'au regard de son silence depuis hier soir, je ne vois plus dans cette soirée que son désir de coucher avec moi, je n'entends plus dans les mots qu'il a prononcé que l'expression de son désir et de ses propositions plus ou moins voilées, je ne lis plus dans son regard que le vide propre aux hommes excités.

C'est banal mais au restaurant quelque chose m'a posé problème: pendant une seconde, quand je le regardais, j'ai ressenti un truc et je pourrais jurer que c'était vraiment de l'amour. ça n'a duré qu'une seconde mais ça m'a foutu la trouille. J'aurais aimé avoir la force de prendre la décision de ne plus le voir mais je ne l'ai pas; je crois que c'est trop tard, je suis amoureuse, maintenant, je vais devoir attendre de ne plus l'aimer.

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